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L’autoroute qui dépasse

Avec mesure

Si la modération est un des principes essentiels de la profession d’avocat aux termes de l’article 1.3 de son Règlement intérieur national, il n’en est pas de même de la mesure. Or, il est certain que la mesure est un élément essentiel du jeu de boules. L’entraînement du Cercle Pétanque & Palais du 26 août 2020 l’a encore démontré.

Des règles d’optique appliquées au jeu de pétanque

La confraternité, la délicatesse mais aussi la courtoisie, trois autres principes essentiels de la profession d’avocat, voudraient que les points ne soient pas disputés entre Confrères jouant ensemble à la pétanque. Mais la réalité est tout autre.

Car c’est un fait que les sens sont trompeurs.

Où on parle de la parallaxe

Sans se lancer dans de fausses polémiques, il peut en effet y avoir un débat factuel pour savoir qui tient objectivement le point. On ne parlera par exemple jamais assez de la parallaxe, chère à notre Officier de bouche Charles Simon. Selon la définition que Le Grand Robert en donne, il s’agit du phénomène d’optique qui veut que la position apparente d’un corps se déplace avec le changement de position de l’observateur .

L’estampe ci-dessous d’Yves-Marie Le Gouaz, datée de 1771 et intitulée Mémoire sur la parallaxe du Soleil, déduite des observations faites dans la mer du Sud, dans le royaume d’Astracan, et à la Chine, illustre suffisamment la complexité de la chose qui ne peut donc être abandonnée aux seules impressions sensorielles.

Où on parle de la relativité

Tout bouliste sait ainsi que, pour apprécier la distance relative de deux boules par rapport au cochonnet, il ne faut pas se placer devant les boules mais bien derrière le cochonnet. La vidéo ci-dessous est particulièrement parlante, où l’on voit nos membres se déplacer en un mouvement giratoire autour des boules avant de pointer du doigt la boule tenant le point.

Les différents outils de mesure objectifs

Lorsque l’œil n’est pas suffisant pour départager le point, il faut donc recourir à la mesure objective en utilisant des outils de précision. Notre Cercle est aujourd’hui doté de mètres ruban semi-rigides qui y pourvoient.

Naturellement, nous n’avons pas besoin de 3 mètres pour départager les points, les boules dans le jeu ne se trouvant jamais à une telle distance lors de nos entraînements.

Fût un temps où nos outils de mesure, tout en étant précis, étaient plus primitifs : longtemps, notre vice-Président Exécutif, Gérard Guillot – qui n’était alors encore que 26e sous-secrétaire de notre association – était en charge de la mesure grâce à sa ceinture. Il ôtait généreusement celle-ci dès qu’un point était contesté, pour le plus grand bonheur des touristes passant place Dauphine. Ceux-ci ne manquaient pas de filmer l’événement et il se raconte qu’une école existe désormais au Japon enseignant la « cérémonie de la ceinture ». Elle vise à reproduire le geste de notre vice-Président Exécutif, à la fois simple et puissant, ramassé mais sans manquer d’ampleur.

Notre Président ne se déplace également jamais sans son compas, permettant de tracer des arcs de cercle dans le sable de la place Dauphine pour vérifier quelle boule est la plus proche du cochonnet. Des brindilles trouvées par terre ont aussi déjà pu être utilisées comme mesure dans certains cas désespérés où aucun autre moyen approprié n’était disponible, même notre fameuse pieuvre rose (prénommée Lucie).

Comment mesurer ?

Après ce long exposé sur les différents outils de mesure et leurs utilisations, on pourrait croire que l’emploi du mètre ruban aurait coupé court à tout débat au sein de notre association. Mais c’est sans compter sur la méthodologie de la mesure du mètre ruban pour laquelle il existe deux écoles.

Il y a en effet ceux qui mesurent la distance entre la boule et le cochonnet au milieu du cochonnet et ceux qui mesurent cette distance entre la boule et le point le plus proche de la circonférence du cochonnet.

Il est impossible de départager ces deux écoles et notre Cercle – qui se targue de sa largesse d’esprit – accueille indifféremment les deux opinions. Pour ne froisser personne, notre Président garde le secret sur sa préférence puisqu’il utilise pour sa part le compas qui n’ouvre pas la porte à ce type de débat.

Mais c’est quoi l’autoroute qui dépasse ?

Quid cependant du titre de cet article : l’autoroute qui dépasse ? Un exemple permettra de l’illustrer.

Sur la photographie ci-dessous, notre membre Charles de Haas, assisté de Benjamin Ross, membre correspondant du Rugby Club du Palais, procède à la mesure de deux boules que l’œil n’a pas suffi à départager.

Or, la mesure donne un écart de 1,5 cm par rapport au cochonnet à la boule tenant le point. L’annonce de ce résultat n’a pas manqué de déclencher la fameuse réplique boulistique : « Je l’avais bien dit, c’est l’autoroute qui dépasse ! » de la part de ceux qui avaient auparavant soutenu la boule finalement déclarée prenante. L’expérience montre que ceux qui s’expriment ainsi sont habituellement ceux à qui cette boule appartient.

Il n’en reste pas moins qu’une partie de pétanque réussie ne s’imagine pas sans ces moments où la mauvaise foi des uns n’a d’égale que celle des autres, mais toujours en toute bonhomie. Car chacun sait bien que ceux qui pérorent aujourd’hui sont ceux qui en rabattront demain, quand les rôles seront inversés.

Et l’entraînement dans tous ça ?

Hors les habituels épisodes de mesure, notre entraînement du 26 août 2020 a confirmé les principales tendances de ces dernières semaines :

ou la boule et le cochonnet :

ou juste la boule :

encore :

et encore :

et encore et encore :

et en ratant d’autres, avant de faire le billard de la soirée :

Le RCP toujours présent

C’était aussi l’occasion d’accueillir à nouveau deux membres du Rugby Club du Palais, Benjamin Ross et Romano di Piazza, qui ont fait honneur à l’association qu’ils représentaient.

Mitch est également venu accompagné d’un ami, Danger (prononcé à la cubaine « Dangueur »), qui faisait rouler ses boules sur notre terrain bosselé de la place Dauphine, avec des résultats inégaux.

Un de ces pointage a cependant rencontré l’accord unanime des participants :

À quand le retour des tartines de Lydie ?

Pendant ce temps, notre membre Lydie Dobrenel avait quitté son appartement de la place des Vosges (ou du boulevard Richard Lenoir, son sens de la géographie parisienne paraissant aussi incertain que sa capacité à tenir le compte des points d’une partie). C’est donc de Biarritz qu’elle nous a envoyé la photo ci-dessous :

Nous espérons la revoir très bientôt, avec ses fameuses tartines qui manquent à nos collations de fin d’entraînement.

Si vous aussi vous voulez nous rejoindre, il vous suffit de nous envoyer un email à l’adresse officierdebouche@petanque-palais.fr ou, simplement, de vous présenter à un de nos entraînements place Dauphine, tous les mercredis, à partir de 19h00.

 

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